Page:Procès verbaux de l’assemblée législative des États du protectorat des Îles de la Société et dépendances - Session de 1866.djvu/60

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LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Sans doute, vous n’en avez pas.

TEMATUA. — Je trouve que c’est une très-bonne chose de parquer les animaux. Il nous sera alors facile de cultiver nos terres. Pour mon compte, j’ai plusieurs morceaux de terre, mais fort peu d’animaux ; et je ne trouve pas juste que le bétail d’autrui vienne pâturer sur ma propriété. Qu’ils soient donc parqués.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Je dois dire au député Teupoo que le gouvernement ne pourrait admettre une combinaison qui aurait pour résultat la destruction des animaux. S’il tient à manger du cochon, d’autres font du bœuf la base de leur nourriture ; et il ne faut pas sacrifier non plus les intérêts des propriétaires de bêtes à cornes qui, par de longues années d’exercice du droit que nous tendons à supprimer, ont bien acquis quelques titres à ne pas le voir cesser brusquement. Ce que nous recherchons ici, c’est le moyen d’étendre le domaine du cultivateur sans léser gravement les intérêts des éleveurs.

PEREHAINA. — Je désire que tous les animaux soient parqués et que les endroits où on doit les enfermer soient désignés par les habitants des districts. Alors il nous sera facile de cultiver nos terres ; et ce qui sera mieux, c’est que nous n’aurons pas la peine de les enclore.

TARIIRII, orateur du gouvernement. — Je pense que vous ferez bien d’adopter cette loi. Ce qu’a dit Tematua est très-juste. Les animaux doivent être parqués de manière à ne plus venir pâturer sur les terres de tous les habitants et dévaster leurs cultures. Je sais très-bien que dans le district de Tehaupoo les personnes qui possèdent le plus grand nombre d’animaux n’ont pas un pouce de terre.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Ce que le gouvernement vous propose est justement ce que vient d’expliquer le député Perehaina. u reste, l’article que nous examinons ne pose que le principe. La question actuelle est celle-ci : Le libre parcours sera ou ne sera-t-il pas aboli ? Nous verrons dans les articles suivants les moyens d’exécution.

TEMATUA. — Je ne suis pas d’avis que l’on doive désigner dans chaque district une ou deux vallées pour parquer les animaux. Je pense que chaque personne doit fermer son propre bétail.

TERE. — Je trouve que le principe est bon. Que les animaux soient donc parqués ; mais si on les met dans des vallées, nous allons perdre tous nos fei. Ainsi je suis de l’avis de Tematua : que chacun renferme ses propres animaux.

LE DÉLÉGUÉ DU GOUVERNEMENT. — Je n’ai nullement l’intention de chercher à vous démontrer qu’il soit bien juste de mettre, de par la loi, en location forcée, même temporairement, un certain nombre