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Page:Prost - Le couple au jardin, 1947.pdf/91

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YVETTE PROST

Cependant la jeune femme devait faire effort pour ne point marquer à l’intruse une trop sensible froideur.

Diane Horsel mettait tous ses soins à entourer « madame mère », comme elle l’appelait tout bas, de gentillesses et de cajoleries ; elle savait que l’amitié de la vieille dame lui ouvrirait toujours toutes les portes de la maison. Un après-midi, elle vit les rejetons de Labarre, mouchés, peignés, vêtus d’un tablier propre, se diriger, une fleur à la main, vers la villa. Que se passait-il donc ?

Elle apprit qu’on fêtait, ce soir-là, le soixante-douzième anniversaire de madamo. Aussitôt de courir chez le grand confiseur d’Hyères et d’arriver chez les Galliane, une demi-heure avant le dîner, munie d’une gerbe de roses et d’une luxueuse boîte de bonbons. La vieille dame fut touchée aux larmes.

— Ne partez pas, dit-elle, vous dînez avec nous. Diane se défendait avec discrétion :

— Non, madame : je me sentirais de trop dans une fête de famille.

— Pas du tout ! Les fêtes de famille sont complétées par la présence de bons amis. Nous aurons d’ailleurs, à dîner un beau capitaine aviateur, camarade de mon fils.

Mme Horsel, ravie, demanda l’autorisation d’aller changer de robe et revint bientôt en tenue très élégante, gorge et bras au vent, un peu trop parfumée, un peu trop éclatante, mais, en somme, fort jolie.

Mais Blanche était délicieuse, avec son teint de perle, dans une très simple robe de crêpe rose pâle et sans un seul bijou que son alliance. Elle présenta