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à la charge des groupes, corporations et circonscriptions territoriales : telles sont les dépenses des chemins de fer, le budget des communes, etc.

Cette distinction établie, on peut procéder au règlement.

Justice. — La hiérarchie judiciaire réduite à son expression la plus simple, le jury organisé pour le civil aussi bien que pour le criminel, les frais de justice se composent 1o du traitement des juges, dirigeant les audiences et appliquant la loi ; 2o de celui des organes du ministère public, chargés de surveiller par tout le pays l’observation des lois. Le premier est à la charge des communes qui choisissent le juge ; le second est porté au budget de l’État.

Intérieur. — Réuni, partie au ministère public, qui surveille mais n’administre pas ; partie aux communes, partie à d’autres ministères.

Police. — À la charge des localités.

Cultes. — Néant. Plus d’Église, plus de temples. La Justice est l’apothéose de l’humanité. L’ancien budget des cultes passe au service sanitaire et à l’instruction publique.

Instruction publique. — Partie à la charge des localités, partie à la charge de l’État.

Finances. — Réuni à la Banque centrale.

Perception de l’impôt. — La création d’entrepôts publics dans les cantons et arrondissements pour la régularisation des marchés permettra de recevoir partout l’impôt en nature, ce qui revient à dire en travail, de toutes les formes d’impôt la moins onéreuse, la moins vexatoire, celle qui se prête le moins à l’inégalité de répartition et à l’exagération des demandes. . . . . . . .

Il est inutile de pousser plus loin ce détail. Chacun peut s’en donner le plaisir, et juger par soi-même, en faisant la critique du budget, ce qu’il adviendrait du gouvernement, dans une nation comme la France, si on lui appliquait ce grand principe, à la fois moral, gouvernemental et fiscal : Que la Justice et la liberté subsistent par elles-mêmes ; qu’elles sont essentiellement gratuites, et dans toutes leurs opérations tendent à supprimer leurs protecteurs comme leurs ennemis.