Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 2.djvu/224

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Jéhovah que vous y avez inscrit, m’a révélé toutes ces choses.

Voilà pour la théologie, ou philosophie spéculative, des francs-maçons. Elle se résume, comme l’on voit, dans la prépondérance de l’idée sensible et intelligible sur le concept métaphysique et inintelligible, idée dont la représentation la plus complète est l’équilibre. Elle fait suite aux anciennes théologies, polythéiste, judaïque et chrétienne, de même que l’idée dont elle émane fait suite aux concepts de substance, cause, esprit, qui servirent à fonder ses devancières ; et cette suite, qui rappelle la progression historique d’Aug. Comte, théologie, métaphysique, science, nous annonce que nous touchons à la loi de Justice, synthèse de la loi d’égoïsme et de la loi d’amour.

Reste à voir maintenant quelle est la théodicée ou philosophie pratique des francs-maçons ; ce qui nous ramène à la question que nous nous sommes spécialement proposée dans cette Étude, la victoire de la liberté sur la fatalité dans le travail.

XXXI

L’origine de la philosophie et des sciences découverte dans la spontanéité travailleuse de l’homme. — Alphabet industriel.

Chose singulière, dont il était impossible de se douter avant que la pression révolutionnaire nous eût mis sur la trace, le problème de l’affranchissement du travail est lié à celui de l’origine des sciences, de telle manière que la solution de l’un est absolument nécessaire à celle de l’autre, et que toutes deux se résolvent en une même théorie, celle de la suprématie de l’ordre industriel sur tous les autres ordres de la connaissance et de l’art.

C’est ce qui résulte de la proposition ci-après, dont la démonstration fera l’objet de ce chapitre :