Page:Proudhon - De la justice dans la Révolution et dans l’Église, tome 3.djvu/363

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Hegel et Goëthe remarquent qu’il y a des esprits végétatifs et des esprits animaux, et ils ajoutent que la femme appartient à la première catégorie. Qu’est-ce que cela veut dire ?

Si la femme, comme être pensant, a été maltraitée par les théologiens et les philosophes, elle l’a été encore plus par les écrivains de son sexe.

La femme est imbécile par nature, dit durement George Sand ; et sur ce principe elle établit la figure d’Indiana.

« Ce qui manque essentiellement à la femme est la méthode : de là le hasard introduit dans leurs raisonnements, et trop souvent dans leurs vertus.

« Ce qui égare la femme est l’esprit de chimère : elles le portent dans tout, en religion, en amour, en politique.

« Les femmes ne méditent guère : penser pour elles est un accident heureux plutôt qu’un état permanent. Elles se contentent d’entrevoir les idées sous leur forme la plus flottante et la plus indécise. Rien ne s’accuse, rien ne se fixe dans la brume dorée de leur fantaisie. » (Daniel Stern, Esquisses morales.)


C’est bien exprimé, et je pourrais observer en passant que Daniel Stern parle d’expérience. Son tort, dans ces lignes sentencieuses, est de parler de son sexe comme si elle s’en séparait, puis de ne pas voir qu’un pareil jugement est la condamnation de son système.

Mme Necker de Saussure est encore plus amère :

« La force créatrice leur manque ; malgré de brillants succès, on ne peut leur attribuer aucune de ces grandes œuvres qui font la gloire d’un siècle et d’une nation.

« Les femmes arrivent de plein saut, ou n’arrivent pas. Si admirable chez elles que soit la patience quand il s’agit de soulager les maux d’autrui, elle est nulle dans le domaine intellectuel.

« L’homme seul contemple toutes choses dans l’univers : la femme ne saisit que les détails. Les hommes l’emporteront