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CHAPITRE III.

Théorie du mariage.

XXIX

1. Résultat général de la discussion.

Réduction de l’amour à l’absurde par son mouvement même et sa réalisation ;

Réduction de la femme au néant par la démonstration de sa triple et incurable infériorité :

Voilà où nous a conduits jusqu’à présent l’analyse. L’amour et la femme, deux éléments indispensables de la vie, se réuniraient pour son malheur : le premier en serait le poison, la seconde apparaîtrait comme l’agent de séduction qui nous verse cette coupe fatale. Dans la femme, nous crient les pères de l’Église, et dans l’amour qu’elle inspire, se trouve le principe de toute corruption et de toute discorde : elle est la croix, la contradiction et la honte du genre humain, impossible de vivre avec elle et de se passer d’elle : se passer d’elle ! c’est pour la dignité virile le dernier des outrages, un crime digne de mort.

Raisonnons cependant. La cause qui nous a fait aboutir à cette conclusion désespérante ne serait-elle pas précisément que nous avons considéré les choses d’une manière analytique et séparatiste, tandis qu’il faut les voir dans leur synthèse, là où seulement l’harmonie peut leur conférer la rationalité ?

Ainsi, nous plaçant dans l’hypothèse chrétienne et platonique de l’égalité des sexes, et considérant la femme dans l’indépendance de son individualité, abstraction faite des rapports d’amour, de maternité, de domesticité, qu’elle soutient avec l’homme, nous l’avons trouvée irra-