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Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/123

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jeter l’anathème au fédéralisme et au socialisme, comme en 93 le leur ont jeté ses pères, a seulement l’idée de la liberté ?... Mais l’épreuve doit avoir un terme. Voici que nous commençons à raisonner sur le pacte fédéral ; ce n’est pas trop présumer, je suppose, de l’hébétude de la présente génération, que d’assigner le retour de la justice au cataclysme qui l’emportera.


Pour moi, dont une certaine presse a entrepris d’étouffer la parole, tantôt par un silence calculé, tantôt par le travestissement et l’injure, je puis jeter ce défi à mes adversaires :


Toutes mes idées économiques, élaborées depuis vingt-cinq ans, peuvent se résumer en ces trois mots : Fédération agricole-industrielle ;


Toutes mes vues politiques se réduisent à une formule semblable : Fédération politique ou Décentralisation ;


Et comme je ne fais pas de mes idées un instrument de parti ni un moyen d’ambition personnelle, toutes mes espérances d’actualité et d’avenir sont exprimées par ce troisième terme, corollaire des deux autres : Fédération progressive.


Je défie qui que ce soit de faire une profession de foi plus nette, d’une plus haute portée et en même temps d’une plus grande modération ; je vais plus loin, je défie tout ami de la liberté et du droit de repousser celle-là.