Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/172

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génie des religions n’est pas mort, demandez à l’auteur de la France mystique, M. Erdan. Il importe donc que nous nous tenions en garde, non-seulement pour le cas particulier de la Papauté romaine, qui ne veut ni s’amender, ni se dessaisir, mais pour celui bien autrement grave et tout autant à prévoir d’une recrudescence et d’une coalition de tous les fanatismes, de toutes les superstitions et mysticités de la terre.


Contre ce cataclysme des consciences je ne connais, je le répète, de remède que la division des masses, non-seulement par États, communes et corporations, mais par églises, synagogues, consistoires, associations, sectes, écoles. Ici l’unité, loin de faire obstacle au péril, l’aggraverait encore. L’entraînement des masses, un jour folles d’impiété, le lendemain ivres de superstition, s’accroît de toute la puissance de la collectivité. Mais à la fédération politique joignez la fédération industrielle ; à la fédération industrielle ajoutez celle des idées, et vous pouvez résister à tous les entraînements. La fédération est le brise-lame des tempêtes populaires. Qu’y avait-il de plus simple, par exemple, que de contenir l’absolutisme papal par les sujets mêmes du Pape, non pas livrés, comme on le demande, aux Piémontais, mais rendus à leur autonomie par la constitution fédérative, et protégés dans l’exercice de leurs droits par toutes les forces de la confédération ? Faites-le donc, encore une fois, ce pacte de libre union, il n’est pas trop tard ; et non-seulement vous n’aurez plus à vous inquiéter de la Papauté devenue pour moitié puissance du siècle, vous tenez l’Église tout entière, révolu-