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Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/205

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J’avoue pourtant que si la fédération industrielle, s’organisant en Italie par le fait même de la fédération politique, ne crée pas pour la France unitaire un sujet d’inquiétude légitime ; si l’Italie confédérée, n’ayant rien de commun avec l’Empire français ni par sa constitution, ni par ses aspirations, ne se posant point en rivale, ne peut pas être accusée de nous causer aucun préjudice, son progrès industriel et commercial n’en sera pas moins pour nous une cause de moindre bénéfice, de manque à gagner. Mais quelle conséquence tirer de là ? Une seule : c’est que le peuple français, s’il veut conserver son initiative et soutenir dignement la concurrence, devra suivre l’exemple du peuple italien : admettant qu’il garde sa centralisation politique, il fera sagement de préparer tout au moins sa fédération économique. Un tel résultat serait un des plus heureux effets de la fédération, non-seulement pour l’Italie, mais pour la France elle-même et pour toute l’Europe.


Mais c’est aussi ce dont ne se soucient aucunement les partisans français de l’unité italienne, spéculateurs en général, faiseurs d’affaires, pourchasseurs d’actions industrielles et de pots-de-vin, inféodés à la bancocratie. Ceux-ci, pour consolider en France le monopole et se prémunir en même temps contre la concurrence du monopole italien, ne manqueront pas d’organiser, si déjà ce n’est chose faite, une association monstre, dans laquelle se trouveront fusionnées et solidarisées la bourgeoisie capitaliste et toute la gent actionnaire de ce côté-ci et de ce côté-là des Alpes. N’oublions pas que la monarchie constitutionnelle, bourgeoise et unitaire, a pour tendance, en ce qui touche la po-