Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/211

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Je lis dans une publication récente de M. Pelletan, La Tragédie italienne, page 43 :


Mais, dites-moi, ne trouvez-vous pas étrange et quelque peu fâcheux que la presse démocratique, que la presse voltairienne, fleurisse sa boutonnière de l’ordre deux fois édifiant de Saint-Maurice et de Saint-Lazare, et qu’elle défende le Piémont à outrance avec la livrée du Piémont sur la poitrine ? Et quand elle nous insulte, comme elle le fait, parce que nous ne partageons pas son admiration béate pour la politique piémontaise, nous avons bien le droit de lui dire : Ôtez donc votre ruban, si vous voulez que l’on vous croie !


L’auteur que je cite revient à plusieurs reprises sur ces décorations, dont il avait parlé déjà dans une brochure antérieure, La Comédie italienne. Aucune protestation ne s’est élevée contre ses paroles.


Cependant, d’après ce qui m’est revenu, le reproche de M. Pelletan manquerait d’exactitude, au moins en un point, le port de la décoration. Les rédacteurs des feuilles monarchiques, telles que les Débats, la Patrie, le Pays, portent leur décoration ; les rédacteurs des journaux démocratiques, comme le Siècle et l’Opinion nationale, s’en abstiennent. Pourquoi ? Ce n’est pas parce que la décoration leur a été donnée par un gouvernement étranger : autrement, il eût été plus simple de la refuser. C’est, dit-on, qu’il ne sied point à des démocrates de porter un insigne monarchique. Singulier scrupule, en vérité !


Ainsi voilà qui paraît avéré :