Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/224

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universelle. Toutes les questions qui se débattent en ce moment en France, en Hongrie, à Rome, et par toute l’Allemagne, sont au fond la même question. Leur solidarité, leur identité est évidente : tout le monde le sent, le voit, le proclame.


Eh ! je ne pense pas autrement aujourd’hui. Je suis parfaitement convaincu, par exemple, que la question polonaise ne peut pas se résoudre autrement que la question italienne, c’est-à-dire par la fédération, et c’est pour cela que je suis radicalement opposé à ce que l’on appelle aujourd’hui restauration de la Pologne, et qui n’est autre que la reconstitution d’une grande unité politique au profit d’une aristocratie terrienne justement condamnée par l’histoire. Mais, encore une fois, qu’est-ce que le client du Siècle, le roi galant homme, peut avoir à gagner à cela ?


M. Delort cite toujours, intrépidement :


Partisan ardent du principe des nationalités en 1849, M. Proudhon se montrait l’adversaire acharné du Saint-Siége : il demandait l’établissement immédiat de la République chrétienne, dont le centre ne sera plus désormais à Rome, mais, comme le voulait l’Empereur, à Paris.


Passons sur l’épithète de chrétienne, qui, en 1849, ne scandalisait personne, pas plus qu’elle ne scandalise aujourd’hui M. Delort, et qui sous ma plume prenait une extension que l’orthodoxie ne lui accorde certainement pas. Je demande encore quel rapport il y a entre la République spirituelle, que je prédisais alors, que j’affirme toujours, et qui dans mon esprit ne signifia jamais que la Ré-