Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/256

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explique tout. Le Siècle, journal d’affaires ; la Presse, journal d’affaires ; l’Opinion nationale, journal d’affaires ; la Patrie, le Pays, les Débats, journaux d’affaires. Est-ce que MM. Mirès, Millaud, Solar, Havin, Bertin, Delamarre, etc., propriétaires desdits journaux ; est-ce que les saint-simoniens Guéroult, Jourdan, Michel Chevalier, etc., sont des hommes politiques ? J’ai donc eu raison de dire que l’unité italienne n’avait été pour la presse française, démocratique et libérale, qu’une affaire, affaire cotable, escomptable, pour quelques-uns déjà escomptée, mais dont les actions à cette heure dégringolent. Ah ! les badauds de la Démocratie m’ont demandé si je ne rougissais pas des applaudissements de la presse légitimiste et cléricale. Si cette apostrophe avait quelque portée, je la renverrais à Garibaldi. Je lui demanderais s’il n’a pas honte, lui, le patriote par excellence, de se voir patroné par la presse boursière, presse pour qui le droit et le patriotisme, l’idée et l’art sont matière vénale ; qui, transportant dans la politique les mœurs de la société anonyme, embrassant l’Italie tout entière dans le réseau de ses spéculations, après avoir épuisé toutes les formes du puff, s’est fait de la démocratie et de la nationalité une double réclame ?


L’article de la Revue nationale surpasse tous les autres par sa violence et son âcreté. Il y règne un accent de personnalité et de haine que je ne conçois pas, puisque l’auteur m’est inconnu. Cet article est signé Lanfray. Qui est M. Lanfray ? Un zélateur de la république unitaire, un de ces fougueux démocrates que distingue surtout leur hor-