Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/315

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mais un froid calcul de pharisien économiste, qui se dit à lui-même après avoir comparé ses prix de revient : Certes il est plus avantageux au capitaliste, au chef d’industrie, à la propriété et à l’État dont les intérêts sont ici solidaires, d’employer des travailleurs libres, ayant moyennant salaire charge d’eux-mêmes, que des travailleurs esclaves, sans souci de leur subsistance, donnant plus de peine que les salariés et rendant proportionnellement moins de profit ?


Ces faits, ces analogies et ces considérations posés, voici les questions que j’adresse à M. Fr. Morin.


Le principe fédératif apparaît ici intimement lié à ceux de l’égalité sociale des races et de l’équilibre des fortunes. Problème politique, problème économique et problème des races ne font qu’un seul et même problème, qu’il s’agit de résoudre par la même théorie et la même jurisprudence.


Remarquez, en ce qui touche les travailleurs noirs, que la physiologie et l’ethnographie les reconnaissent comme étant de la même espèce que les blancs ; — que la religion les déclare, ainsi que les blancs, enfants de Dieu et de l’Église, rachetés par le sang du même Christ, et conséquemment leurs frères spirituels ; — que la psychologie ne saisit aucune différence de constitution entre la conscience du nègre et celle du blanc, pas plus qu’entre l’entendement de celui-ci et l’entendement de celui-là ; — enfin, ceci est prouvé par une expérience de tous les jours, qu’avec l’éducation et, au besoin, le croisement, la race noire peut donner des produits aussi remarquables par le