Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/329

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

progressivement amoindrie. Au point de vue géographique, le pays n’offre pas moins de facilités : parfaitement groupé et délimité dans sa circonscription générale, d’une merveilleuse aptitude à l’unité, on ne l’a que trop vu, il convient non moins heureusement à la fédération par l’indépendance de ses bassins, dont les eaux se versent dans trois mers. C’est aux provinces à faire les premières entendre leurs voix. Paris, de capitale devenant ville fédérale, n’a rien à perdre dans cette transformation ; il y trouverait, au contraire, une nouvelle et meilleure existence. L’absorption qu’il exerce sur la province le congestionne, si j’ose ainsi dire : moins chargé, moins apoplectique, Paris serait plus libre, gagnerait et rendrait davantage. La richesse et l’activité des provinces assurant à ses produits un débouché supérieur à celui de toutes les Amériques, il recouvrerait en affaires réelles tout ce qu’il aurait perdu par la diminution du parasitisme ; la fortune de ses habitants et leur sécurité ne connaîtraient plus d’intermittences.


Quel que soit le pouvoir chargé des destinées de la France, j’ose le dire, il n’y a plus pour lui d’autre politique à suivre, pas d’autre voie de salut, pas d’autre idée. Qu’il donne donc le signal des fédérations européennes ; qu’il s’en fasse l’allié, le chef et le modèle, et sa gloire sera d’autant plus grande, qu’elle couronnera toutes les gloires.



fin.