Page:Proudhon - Du Principe fédératif.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



On appelle formes du gouvernement, la manière dont se distribue et s’exerce le Pouvoir. Naturellement et logiquement ces formes sont en rapport avec le principe, la formation et la loi de chaque régime.


De même que le père dans la famille primitive, le patriarche dans la tribu, est à la fois maître de la maison, du chariot ou de la tente, herus, dominus, propriétaire du sol, des troupeaux et de leur croît, cultivateur, industriel, régisseur, commerçant, sacrificateur, guerrier ; de même, dans la monarchie, le Prince est à la fois législateur, administrateur, juge, général, pontife. Il a le domaine éminent de la terre et de la rente ; il est chef des arts et métiers, du commerce, de l’agriculture, de la marine, de l’instruction publique, investi de tout droit et de toute autorité. En deux mots, le roi est le représentant de la société, son incarnation ; l’État, c’est lui. La réunion ou indivision des pouvoirs est le caractère de la royauté. Au principe d’autorité qui distingue le père de famille et le monarque, vient se joindre comme corollaire le principe d’universalité d’attributions. Un chef de guerre, comme Josué ; un juge, comme Samue ;l un prêtre, comme Aaron ; un roi, comme David ; un législateur, comme Moïse, Solon, Lycurgue, Numa, tous ces titres réunis dans la même personne : tel est l’esprit de la monarchie, telles sont ses formes.


Bientôt, par l’extension donnée à l’État, l’exercice de l’autorité dépasse les forces d’un homme. Le prince alors se fait assister par des conseillers, officiers ou ministres,