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ÉVOLUTION HISTORIQUE

de ^*2 que le peintrea eu en vue, et la France républicaine sauvée de la coalition ? Mais à quoi bon cette allégorie ? Quelle nécessité de passer par le défilé des Thermopyles et de rétrograder de vingt-trois siècles pour arriver au cœur des Français ? N’avions-nous pas nos héros, nos victoires ?. De toute manière, la conception de David, soumise à la critique rationnelle, apparaît décidément fausse ;or, dès qu’une conception artistique est reconnue fausse, l’exécution, même la plus correcte, ne nous touche plus ; inutile de savoir en quoi elle pourrait être défectueuse.

L’appréciation que je viens de faire du Léonidas peut s’appliquer à la plupart des tableaux du même maître : le Serment des Horaces, les Sabines, Brutus et ses fils, Bélisaire. David, je n’hésite pas à le reconnaître, a été vrai dans ses tableaux, et son témoignage est véridique. La Révolution française a été en partie l’œuvre des Grecs et des Romains ; il était juste que David leur témoignât en notre nom la reconnaissance qu’ils méritaient. Je n’en persiste pas moins à dire : Toute cette peinture, qui se donne pour sérieuse, est conjecturale, eu égardaux sujets, qui n’ont rien de national et ne peuvent intéresser que des amateurs instruits ; c’est de la peinture d’illustration, bonne à mettre dans les ouvrages destinés à être donnés en prix aux collèges. Et, généralisant toutes ces observations, nous devions en conclure que tout tableau d’histoire, représentant