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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

et la fin de la guerre, la moralité de la conquête ; de mettre à nu la conscience de nos guerriers, et, par là peut-être, de plaider la cause de l’ennemi ? Non, non ; il vous l’a dit : « Je n’ai ni idée, ni système ; je rends le plus exactement possible ce que je vois, sans chercher midi à quatorze heures, et je me conforme aux événements ; j’ai gagné à cela des millions, et j’ai bien vécu !... »

Indifférent aux idées, indifférent. à la politique, indifférent à toute espèce d’idéal, M. Horace Vernet, malgré son spécialisme, ne peut être regardé comme le peintre épique de l’armée : ce serait faire injure à celle-ci. — « Depuis quarante ans, il rapetisse la physionomie du soldat, rabaisse son caractère, le tourne au plaisant, et à ce plaisant qui répugne. Des guerriers de Masséna, de Ney et de Jourdan, il a fait le loustic de cabaret, le trimeur des compagnies de discipline, le bouffon de la chambrée, le troubadour de la permission de dix heures, le hussard fourrageur, le marmiton de bivouac... David et Gros furent les peintres du forum et des champs de bataille : M. Horace Vernet est le Raphaël des cantines. »