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ÉVOLUTION HISTORIQUE

les personnages y forment une sorte de bas-relief désordonné. les têtes, trop accusées au dernier plan, viennent au premier ?. » Je vous accorde tout ce que vous voudrez. En est-il moins vrai que Courbet s’est ouvert dans l’art une nouvelle et immense perspective ; qu’une idée comme celle de l’Enterrement est à elle seule une révélation, et que l’excitation idéaliste qui en résulte est si puissante, qu’on finit par trouver que l’artiste n’a point encore assez fait, comme les Grecs trouvaient que les figures de leurs dieux n’étaient jamais assez belles, et qu’on voudrait faire remettre vingt fois au concours un sujet si nouveau, si accusateur et si émouvant ?

La Baigneuse.

Parlons de la célèbre Baigneuse, qui souleva contre l’école prétendue réaliste une réprobation générale dont la clameur poursuit encore Courbet. J’ai eu l’un des premiers, je puis le dire, l’honneur d’applaudir à «ce monceau de matière puissamment rendu, qui tourne avec cynisme le dos au spectateur. » Remarquez cela : en dépit du sarcasme, du dégoût, de la condamnation, toujours un certain éloge se trouve en faveur de Courbet sous la plume des critiques. Eh bien ! messieurs les appréciateurs jurés, faiseurs de comptes rendus, experts de la grande presse, dites-moi donc, là, sérieusement, ce que vous trouvez à re-