La nouvelle statue de Napoléon est un signe du temps. En France, depuis Louis XIV, l’architecture, la statuaire, la peinture, ont de plus en plus dépouillé tout caractère de nationalité. Qu’est-ce que la colonne de la place Vendôme ? Une très-servile imitation de la colonne Trajane. Qu’est-ce que la Bourse ? qu’est-ce que la Madeleine ? qu’est-ce que Notre-Dame de Lorette ? qu’est-ce que Sainte-Clotilde ? qu’est-ce que l’Arc de triomphe de l’Étoile et celui du Carrousel ?
Ce qu’il y a de mieux dans les embellissements de Paris, ce sont, avec les halles centrales, dont je parlerai tout à l’heure, les squares, d’importation anglaise, et les bancs sur les boulevards, dont nous n’avons pas non plus l’initiative. En 1858, il n’yen avait point à Paris ; à la même époque, je les ai trouvés à Bruxelles partout.
Ici je prévois une objection.
Les Grecs, va-t-on me dire, nous ont laissé cinq ordres d’architecture. Les Romains ont inventé la voûte ; puis est venu le roman. Les races du nord, dont les pignons étaient fort élevés en vue des eaux de pluie et des neiges, ont inventé l’ogive et le gothique. A partir de la Renaissance, on a mis la voûte romaine sur l’entablement grec, et l’on a fait Saint-Pierre de Rome, les Invalides et le Panthéon. C’est bien beau, assurément, d’autant mieux que l’on paraissait être à