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ÉVOLUTION HISTORIQUE

Ce principe incontestable posé, il ne reste pour l’art que deux alternatives :

Ou la peinture aura pour effet, dans l’ensemble de ses œuvres, les plus sérieuses comme les plus légères, les plus savantes et les plus capricieuses, d’exprimer la vie humaine, d’en représenter les sentiments, les passions, les vertus et les vices, les travaux, les préjugés, les ridicules, les enthousiasmes, les grandeurs et les hontes, toutes les mœurs bonnes ou mauvaises, en un mot les formes, d’après leurs manifestations typiques, individuelles et collectives, et le tout en vue du perfectionnement physique, intellectuel et moral de l’humanité, de sa justification par elle-même, et finalement de sa glorification.

Ou bien, sous prétexte de liberté, d’indépendance de fart, de génie, d’idéal, de révélation, d’inspiration, de rêverie, de fantaisie, elle se mettra au service, soit de l’idéalisme religieux, de l’illuminisme, du fanatisme et du quiétisme ; soit du désœuvrement, du luxe et des voluptés ou de l’épicurisme : ce qui veut dire que, pour n’avoir pas voulu d’une mission hautement morale, pratique et positive, l’école de l’art pour l’ait s’en donnera une parfaitement irrationnelle, chimérique et immorale.

Cela est fatal, et les faits le prouvent.

De cette définition primordiale de l’art et de sa fin , il suit :