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ÉGYPTE : ART TYPIQUE

livrer au mauvais goût, à la fausse littérature, aux mauvaises mœurs, à la politique d’absorption.

Nous avons à instruire le peuple, à lui donner, avec le goût de la science, l’intelligence de l’histoire, de la philosophie, le culte de la justice, les vraies joies du travail et de la société.

Nous avons à enseigner le droit, la liberté, la mutualité, la théorie des contrats ; nous avons à exterminer la phraséurgie, le charlatanisme, le chauvinisme, la corruption.

Nous avons à refaire l’éducation des femmes et à leur inculquer les vérités suivantes : — L’ordre et la propreté dans le ménage valent mieux qu’un salon garni de tableaux de maîtres. — Une femme qui sait se vêtir avec goût, propreté, décence, sans luxe, est artiste ; celle qui ne sait que se couvrir de bijoux et de dentelles, qui porte sur son corps sa dot, est une femme grossière, dénuée du sentiment du goût et de l’art : elle a beau faire, rien ne la relève ; plus elle se montre cossue, plus elle est dégoûtante.-La femme est artiste ; c’est justement pour cela que les fonctions du ménage lui ont été départies. S’imagine-t-on par hasard qu’elle va passer son temps à faire des aquarelles ou des pastels ?

Avant tout, nous avons nous-mêmes à réformer notre vie, chercher le travail, pratiquer la modestie et la sobriété, suivre les mœurs pythagoriciennes. La table