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Page:Proudhon - La Guerre et la Paix, Tome 1, 1869.djvu/33

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tique, gouvernement, noblesse, bourgeoisie, royauté, propriété. Par elle, aux époques subséquentes, les mœurs se retrempent, les nations se régénèrent, les états s’équilibrent, le progrès se poursuit, la justice établit son empire, la liberté trouve ses garanties. Supprimez, par hypothèse, l’idée de la guerre, il ne reste rien du passé ni du présent du genre humain. On ne conçoit pas ce que sans elle aurait pu être la société ; on ne devine pas ce qu’elle peut devenir. La civilisation tombe dans le vide : son mouvement antérieur est un mythe auquel ne correspond aucune réalité ; son développement ultérieur, une inconnue qu’aucune philosophie ne saurait dégager. La paix elle-même, enfin, sans la guerre ne se comprend pas ; elle n’a rien de positif et de vrai, elle est dépourvue de valeur et de signification : c’est un néant. Cependant l’humanité fuit la guerre et tend de toutes ses forces à la paix. Contradiction entre les données fondamentales et les aspirations authentiques de la société. Problème qui en résulte : Objet de ces recherches.