Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/109

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fasse pas des modèles, surtout qu’on n’érige pas leur exemple en maxime de droit civil et politique. En résumé, je ne demande pas la fermeture des théâtres ; mais je dis qu’il nous reste fort à faire pour leur moralisation. Sur ce point on n’a nullement répondu aux objections de Rousseau et de Bossuet.

Passons aux femmes de lettres. J’ai reconnu à la femme une fonction d’éducatrice ; je ne crois pas en cela avoir fait aucune concession à mes adversaires. La femme, par la qualité de son esprit, est placée entre son mari et ses enfants comme un réflecteur vivant, ayant pour mission de concréter, simplifier, transmettre à de jeunes intelligences la pensée du père. L’homme vivant en société, les familles formant la cité par leur union solidaire, je crois que la femme qui possède à un haut degré les aptitudes de son sexe peut étendre la sphère de son rayonnement sur la communauté entière. De même que la beauté de quelques-unes profite à toutes, la vertu éminente, le talent hors ligne de quelques-unes peut aussi profiter non-seulement à toutes, mais à tous. J’admets en conséquence que la femme partage, jusqu’à un certain point, avec l’homme, la fonction d’écrivain; mais c’est toujours à la