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DE LA PORNOCRATIE.

Mais là encore vous n’êtes pas dans le vrai, et vous ne voyez que confusion. Toute vérité est vraie, à un double point de vue : en soi, et considérée individuellement ; et comme partie intégrante ou constituante du système des choses, dont la pleine intelligence nous donnerait, en effet, une face de l’absolu.

Ainsi, chaque proposition d’Euclide est vraie en elle-même, et abstraction faite de toute la géométrie ; et elle est vraie, comme terme sériel de la géométrie, dont l’ensemble est vrai aussi. — La théorie des marées est vraie, indépendamment du système copernicien ; — la circulation du sang, le système des fonctions de nutrition sont des faits vrais en eux-mêmes, indépendamment de toute théorie de la reproduction ; ce qui ne les empêche pas d’être vrais aussi, dans leurs rapports avec la génération, le système cérébral, etc. Voilà ce que c’est que l’absolu et le relatif ; et vous parlez d’imagination, d’après une lueur incertaine, quand vous les opposez l’un à l’autre : ils subsistent ensemble, et même, si nous considérons que chaque idée, chaque phénomène, chaque être créé, pris à part, forme un tout, un universel, un absolu (bien des philosophes n’hésitent pas ici à appliquer ce terme), vous