Page:Proudhon - La Pornocratie, ou les Femmes dans les temps modernes.djvu/170

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torrent de fumée. Eh bien ! madame, voici ce que l’histoire nous apprend : Au commencement, les unions étaient fortuites, passagères ; hommes et femmes n’en étaient pas plus libertins, n’y mettaient ni raffinement, ni malice. Puis les couples se formèrent : polygamie et concubinat. Enfin, le mariage fut institué ; facta est sactificatio ejus. Privilège du patriciat, il fut reconnu ensuite à la plèbe ; — le christianisme en fit à son tour un sacrement. Nous en sommes là. Trouvez-vous que le progrès soit à l’amour libre ?… Plus d’une fois, les moeurs de famille ont faibli parmi les nations ; elles sont retombées dans la promiscuité, et elles en sont mortes Que pensez-vous de ce symptôme ? Quant aux embarras domestiques, tant reprochés au mariage, il est clair qu’ils viennent du système économique, de cette mauvaise organisation du travail et du capital, que vous prétendez consacrer et développer encore par votre fameuse synthèse; il est par trop outrageux d’accuser le mariage du mal que lui font précisément ses ennemis.

Vous niez, avec de grands éclats de rire, le droit de la force.

Sans doute, madame, la personne humaine seule a des droits, car seule elle est libre, morale