Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/120

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la nie un principe de durée et de force ? si c’est à ce mannequin, entouré de banderoles catholiques, que la France nouvelle dira, comme la fiancée romaine disait au jeune Romain son fiancé, Sois mon Caïus, et je serai ta Caïa ; donne-moi ta main, et je te donnerai mon cœur ?...

Fils des croisés, enfants de Loyola, postérité de cette illustre gentilhommerie, dont les Ordres, armés pour l’extermination de l’idolâtrie et de l'hérésie, faisaient la loi aux princes et embrassaient de leur réseau le monde fidèle ; qui que vous soyez, chrétiens de la dernière et de la plus malheureuse des époques, n’essayez pas de donner le change à la Révolution : ce serait mentir au Saint-Esprit. Toute chair est révoltée, et nous hait. Nous sommes haïs d’une haine endémique, invétérée, constitutionnelle ; d’une haine qui se raisonne, et s’accroît chaque jour de l’intelligence de son principe et de notre opposition. Après la mort de Cambyse, les mages, successeurs de Zoroastre et représentants de l’antique religion arienne, espérant à la fois rétablir leur culte dans sa pureté et leur propre institut dans sa puissance, entrèrent dans la conspiration d’un certain Smerdis, qui se disait fils ou neveu du grand Cyrus, et en cette qualité régna quelque temps sur les Perses. Mais bientôt la réaction des mages souleva contre elle les grands et le peuple, Smerdis fut détrôné ; tous les mages, tous, massacrés ; et une fête, la plus grande fête des Perses, instituée en réjouissance perpétuelle de ce massacre, la Magophonia. Toute religion se fonde par le sang ; toute religion disparait dans le sang. Adorons les desseins de la Providence, et que les