Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/131

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et pour se maintenir, d’invoquer tour à tour la révolution et la contre-révolution. Cela, dans un certain monde, passera peut-être pour prudence, habileté ; mais c’est ce que j’appelle utopie, inintelligence du mandat, trahison à la fortune, infidélité à son étoile. Le chef d’état à la place de la raison d’état, l’homme se substituant à la nature des choses, il n’y a plus dans le gouvernement ni unité de vues, ni sincérité, ni force. Il se croit sûr, et il tâtonne ; intelligent, et il ne sait ni ce qu’il fait ni où il va. Il s’appelle Bonaparte ou Napoléon, et il ne peut dire quelle est sa nature et son titre. Abandonné à lui-même, il s’égare dans le dédale de ses conceptions. Qu’il poursuive dans cette voie, sans gloire et sans issue, et j’ose prédire à Louis-Napoléon qu’il n’arrivera pas même à la hauteur de M. Guizot, le docteur de la subjectivité gouvernementale, le théoricien de la bascule ; de M. Guizot, qui faisait de la corruption par grande politique, de l’intrigue par naïveté, de la violence par vertu ; de M. Guizot, le dernier des hommes d’état, s’il n’en avait été le plus austère...


2. Actes du 2 décembre relatifs au clergé.


Le 7 décembre, alors que la bataille sur quelques points des départements durait encore, un décret du Président de la République rendait au culte le Panthéon. C’était naturel.... au point de vue de la subjectivité !

Depuis 1848, le clergé, tout en suivant ses propres desseins, n’avait rendu que de bons offices à Louis-Napoléon, dont cependant il répudiait l’ori-