Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/145

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libéralisme des 15 ans, l’opposition des 18 ! Et elle prétendrait régner !...

Ainsi, à la subjectivité bourgeoise, le 2 décembre opposait la sienne !... L’opinion ainsi préparée, les actes suivirent. Pour ne pas trop nous étendre, nous mentionnerons, en ce qui concerne la bourgeoisie, les décrets du 22 janvier concernant la famille d’Orléans, l’institution du crédit foncier, la réduction du taux de l’escompte, la conversion de la rente, complétée ultérieurement par émotion de l’intérêt sur les bons du trésor ; — en ce qui concerne le prolétariat, un certain développement donné aux travaux d’utilité publique, notamment à Paris, la création de caisses de secours mutuels, les circulaires des ministres de l’intérieur et de la police en faveur des classes ouvrières, le retrait des projets de loi sur les chiens, les chevaux, le papier, etc.

Tel est à peu près l’ensemble des mesures prises par le 2 décembre à l’égard des deux classes extrêmes, et dans un but, dirai-je de transformation révolutionnaire ? un peu, mais surtout de subordination générale.

Ce qu’il faut considérer dans les décrets du 22 janvier, c’est, à mon avis, beaucoup moins la dynastie qui s’en trouve diminuée, que les principes sur lesquels ces décrets reposent, et qui intéressent au plus haut degré la Révolution.

Si Louis-Napoléon s’était proposé simplement de ruiner une race de princes, de décapiter, en mettant une dynastie à l’aumône, le plus redoutable des vieux partis, il n’avait que faire de cet appareil de procureur sur lequel il a basé les considérants de