II.
SITUATION DE LA FRANCE AU 24 FÉVRIER 1848.
Il y a des gens qui, à propos du 2 décembre, commentant la Décadence des Romains, vous disent le plus sérieusement du monde : La nation française est corrompue, dégénérée, lâche. Elle a trahi sa mission providentielle, renié sa gloire. Il n’y a plus rien à attendre d’elle : qu’une autre prenne sa place, et reçoive sa couronne !
Beaucoup de Français répètent ces sottises, tant ils sont prompts à médire d’eux-mêmes !
D’autres, affectant un air hippocratique, accusent le socialisme. C’est le socialisme, assurent-ils, qui a perdu la démocratie. Le peuple, de lui-même, était plein de bon sens, pur, vertueux, dévoué. Mais son âme a été matérialisée par les prédicants de socialisme, son cœur désintéressé de la chose publique, détourné de l’action. C’est par l’influence de ces idées léthifères qu’il a pu se tromper sur la signification du coup d’état, battre des mains à la violation de l’Assemblée, à l’arrestation des géné-