Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/260

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çaise et par leurs échanges, ces états opèrent à leur tour la liquidation de leur aristocratie capitaliste et propriétaire, dont la confiance abattue devient partout le signal de la prospérité publique : ils tombent dans le cercle d’attraction de la France. Ne leur demandez point alors si, avec leur révolution économique, solidaire de la nôtre, avec notre langue, nos monnaies, nos codes, notre commerce, ils veulent être français ! Ne leur proposez ni inspecteurs de police, ni préfets : laissez-les se gouverner à leur guise, conserver leur franchise, jouir tout d’abord de cette indépendance civile et politique, qu’il faudra bien, tôt ou tard, rendre à chacune de nos provinces. Contentez-vous, avec ces co-intéressés, d’une alliance offensive et défensive qui vous permette, dans le péril commun, de compter sur leurs soldats et leurs forteresses, comme sur les vôtres. Cette politique de réserve, bientôt comprise, vous assure d’immenses succès. Quand la conquête avait pour objet le tribut, comme au temps des monarchies orientales, la conquête, quoique brutale, était du moins rationnelle. Aujourd’hui le pillage a cessé, pour les états comme pour les particuliers, d’être un moyen de fortune. Les vraies conquêtes sont celles du commerce : l’exemple de l’Angleterre, depuis un siècle, le prouve de reste. Comment se fait-il, quand l’esprit des nations a changé, que les formes de leur diplomatie soient juste à la hauteur de celle des Cambyse et des Ninias !....

Après la Belgique, la Savoie, la Suisse française, le Piémont cisalpin, pays limitrophes, l’Italie. Rome, foyer d’éruption, projette ses flammes