Page:Proudhon - La Révolution sociale démontrée par le coup d’État du 2 décembre.djvu/81

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d’après lui-même, sait qu’ils peuvent trahir et se vendre, mais qu’ils ne changent pas. Il dit, le mot est historique : Barbès a demandé pour nous un milliard aux riches ; Bonaparte nous le donnera ! Largesse ! comme au temps des rois. C’est tout le socialisme du peuple.

Bientôt on apprend que les généraux Changarnier, la terreur des faubourgs ; Cavaignac, si odieux depuis les journées de juin ; Bedeau, Lamoricière, le colonel Charras, ont été enlevés de leurs domiciles, enfermés à Mazas, pour être de là dirigés sur Ham. Le peuple jouit de la satisfaction donnée à ses haines ; il rappelle le mot de Changarnier aux représentants : Délibérez en paix ! et rit.

L’ne réunion de représentants, ayant à leur tète MM. Berner, O. Barrot, Creton, Vitet, etc., se forme au 10 e arrondissement. Elle est enlevée par la troupe, et conduite, entre deux rangs de soldats, au quai d’Orsay. Les citoyens, sur le passage de cette puissance déchue, se découvrent : le peuple, cruel comme les enfants, sans générosité, insulte à leur désastre : Ils Vont voulu ! Vainement ils invoquent la Constitution ! La Constitution, dit le peuple, vous l’avez les premiers et sciemment violée. C’est un chiffon «’ans une hotte.

Mais la Montagne ! Ses membres les plus populaire, Greppo, Nadaud , Miot, sont arrêtés aussi. C'était le commentaire de certains passages de la proclamation ou le Président, s’adressant à des égoïsmes d’un autre ordre, s’offrait comme sauveur de la société contre les menaces des Rouges, en même temps qu’il se présentait à la multitude comme le procureur de la Révolution. Le peuple,