Page:Proudhon - Manuel du Spéculateur à la Bourse, Garnier, 1857.djvu/181

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Pourtant les céréales ne sont ni plus ni moins encombrantes que la houille. Mais il faut grossir la recette brute à tout prix, même au détriment du produit net.

Veut-on savoir quelle est l’importance du mouvement des combustibles minéraux sur la ligne du Nord : voici les chiffres de l’exercice 1854 :

Tonnes. Produit. Tonnes à 1 kilom.
Houille 442,787 2,819,367 76,622,063
Coke 151,135 1,469,355 39,001,524
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Ensemble 593,922 4,288,722 115,623,587

Les résultats de 1855 sont plus considérables encore : le tarif s’est abaissé à 3 c. 67 pour la houille, 3 c. 51 pour le coke ; moyenne, 3 c. 59.

Trafic en 1855 :

Tonnes. Produit. Tonnes à 1 kilom.
Houille 651,670 4,312,618 117,379,676
Coke 171,591 1,614,824 46,046,163
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Ensemble 823,261 5,928,442 163,425,839

Nous avons de graves raisons de considérer le chiffre de 5 c. 49 comme étant le vrai prix de revient, indépendamment des raisons alléguées par le rédacteur de l’article précité :

1° Parce que c’est, à 2 millièmes près, le tarif perçu par les lignes du Gard et de la Méditerranée ;

2° Parce que les wagons à charbon de terre s’en retournent à vide, faisant ainsi double parcours pour une seule recette.

La différence entre ce chiffre et les tarifs appliqués sur la ligne du Nord constitue, sur l’exercice 1854, un déficit de 2 millions, et sur celui de 1855, de 3 millions, dont profitent les marchands de houille au détriment de la Compagnie.

Et maintenant tirons la conséquence de ce calcul :

D’un côté, M.de Rothschild et ses collègues de l’administration du Nord, arbitres des tarifs, en même temps propriétaires de charbonnages belges ou français, circulant sur la ligne qu’ils administrent, se trouvent, comme expéditeurs de matières transportables, dans le cas de recevoir leur part des deux ou trois millions de remise qu’ils font si libéra-