Page:Proudhon - Manuel du Spéculateur à la Bourse, Garnier, 1857.djvu/318

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rique du Nord étaient sillonnées en tous sens, que le gouvernement français s’en tenait aux petites lignes du Gard, de la Loire, de Versailles[1].

Les premières voies de quelque importance furent celle d’Orléans, concédée en 1838, et celle de Rouen, en 1840. Enfin la loi du 11 juin 1842 prit définitivement parti pour le nouveau système de communication, en organisant un vaste réseau de rail-way qui n’est pas encore complétement terminé aujourd’hui. Nous citons les principales dispositions de cette loi.

« Art. 1er. Il sera établi un système de chemins de fer se dirigeant,

« 1° De Paris :

« Sur la frontière de Belgique, par Lille et Valenciennes ;

« Sur l’Angleterre, par un ou plusieurs points du littoral de la Manche, qui seront ultérieurement désignés ;

« Sur la frontière d’Allemagne, par Nancy et Strasbourg ;

« Sur la Méditerranée, par Lyon, Marseille et Cette ;

« Sur la frontière d’Espagne, par Tours, Poitiers, Angoulême, Bordeaux et Bayonne ;

« Sur l’Océan, par Tours et Nantes ;

« Sur le centre de la France, par Bourges ;

« 2° De la Méditerranée :

« Sur le Rhin, par Lyon, Dijon et Mulhouse ;

« Sur l’Océan, par Marseille, Toulouse et Bordeaux. »

Si l’on se décidait tard, on avait hâte de rattraper le temps perdu.

Dans leur empressement, les législateurs n’adoptèrent ni le système des Compagnies, ni celui de l’exploitation par l’État. L’examen de la question eût sans doute demandé trop de temps. L’article 2 n’exclut, en effet, aucun mode de construction.

  1. En 1846, la France n’avait en exploitation que 986 kilomètres de chemins de fer, ci 986 kilom.
    La Belgique en possédait 559
    L’Allemagne, 3,250
    La Grande-Bretagne, 3,400
    Les États-Unis, 8, 500