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PRÉFACE.

catalogue, celles même de la sixième grandeur. Il remarque en même temps qu’il a retrouvé à très-peu près les mêmes positions des étoiles qu’Hipparque avoit déterminées par rapport à l’écliptique en sorte que les différences de ces positions dans les deux catalogues doivent être peu considérables. Ainsi, les observations de Ptolémée sur les étoiles, et la véritable valeur qu’il a assignée à l’évection, déposent en faveur de son exactitude, comme observateur. À la vérité, les trois équinoxes qu’il a observés, sont fautifs ; mais il paroît que trop prévenu pour les tables solaires d’Hipparque, il fit coïncider avec elles, ses observations des équinoxes, alors très-délicates, et dont le seul dérangement de son armille, suffit pour expliquer les erreurs ».

Autorisé par une décision d’aussi grand poids, je n’ai rien changé aux longitudes et aux latitudes que Ptolémée assigne aux étoiles ; j’ai conservé avec le même scrupule les noms qu’il donne aux constellations, et que l’on retrouve les mêmes chez les Arabes qui ont reçu l’astronomie des grecs. Le catalogue d’Ulugbeg dans Flamsteed en fait foi. On les retrouve encore dans le catalogue de l’arabe Kaswini, que j’ai traduit d’après la version allemande de M. Ideler, pour montrer que les situations relatives de ces groupes d’étoiles sont encore les mêmes dans les descriptions qui en ont été faites depuis Ptolémée que dans la sienne, et que leurs noms demeurent toujours tels qu’ils étoient au temps d’Hipparque et de Ptolémée. Il est essentiel pour l’astronomie d’en avoir la certitude entière. Car si l’on pouvoit douter que les mêmes noms n’eussent pas été donnés aux mêmes objets, tout seroit confondu et les modernes ne s’entendroient plus avec les anciens.

Le huitième livre, avec la seconde partie du catalogue des étoiles fixes qu’on y a mal à propos insérée, contient une description de la voie lactée, et des points par où elle passe ; la manière de construire une sphère céleste ; les différens rapports de situation des étoiles, 1o l’égard du soleil, de la lune et des planètes ; 2o à l’égard de l’horizon concernant leur lever, leur culmination et leur coucher, comparés à ceux du soleil ; les déclinaisons des étoiles dont on connoît la distance à l’équinoxe et à l’un des points de l’écliptique ; le moyen de distinguer si la déclinaison est boréale ou australe ; les points de l’écliptique qui se lèvent, culminent et se couchent avec telles ou telles étoiles, et réciproquement par le moyen de la déclinaison d’une étoile et du point médiant du ciel, la connoissance de la latitude de cette étoile et de son vrai lieu dans l’écliptique ; les apparitions des fixes ; le calcul pour trouver l’arc de vision qui est la distance du soleil à l’horizon ; l’arc de l’écliptique entre le soleil et une étoile dont on connoît le lieu avec ou sans déclinaison, et enfin l’arc de la distance du soleil à une étoile, au commencement de la disparition.

Le neuvième livre roule sur les planètes, leurs orbes, leur rang, leurs mouvemens, leurs retours périodiques ; la difficulté d’établir des hypothèses générales applicables à toutes. « Les astronomes étoient partagés sur la place que devoient occuper Vénus et Mercure : les plus anciens, dont Ptolémée suivit l’opinion, les mettoient au-dessous du soleil ; quelques autres les plaçoient au-dessus ; enfin les Égyptiens les faisaient mouvoir autour de cet astre. Il est singulier que Ptolémée n’ait pas même fait mention de cette dernière hypothèse qui revenoit à placer le soleil au centre des épicycles de