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DE L’IMITATION.

avec la similitude par identité, ou celle des arts mécaniques.

Il importe à la théorie qu’on veut établir, de bien fixer aussi la nature de la ressemblance imitative, et les bornes où elle se renferme, tant il règne de méprises en ce genre de la part, soit de ceux qui croient augmenter, en l’étendant, le domaine de chaque imitation, soit de ceux qui pensent que le plaisir doit être d’autant plus grande que la ressemblance est plus homogène. Sur ce point, la nature des choses est encore bonne à consulter. On ne sauroit fouiller trop avant pour bien fonder.

L’idée de ressemblance, en quelque genre que ce soit, emporte-t-elle la nécessité de conclure, que là où elle existe entre deux objets, il ne puisse y avoir entre eux aucune différence ? Personne ne l’entend et ne peut l’entendre ainsi ; car si l’on prétendoit que telle dût être la définition de la ressemblance, on ne feroit autre chose que prouver, qu’elle ne peut pas exister. Les ouvragea mêmes de la nature, ou ce que nous avons appelé les résultats d’une puissance organique (dans un genre donné), lorsque nous les trouvons doués de cette ressemblance qui en opère la confusion, ne nous paroissent tels, que par le fait de notre inattention. Vus ou de plus près ou avec plus d’examen, ils vont nous présenter de très grandes variétés. Ces variétés sont, même tellement nombreuses, que l’expérience, d’accord avec le raisonne-