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CHAPITRE XII


Ma fuite et mes aventures sur la route de Madrid.
Rencontre d’un gentilhomme.


Un voiturier partait de l’hôtellerie le même matin avec des paquets pour Madrid. Il avait un âne que je louai, et j’allai l’attendre hors de la porte de la ville. Quand il fut arrivé, je me plaçai sur ma monture et je commençai mon voyage, disant en moi-même : « Tu resteras là, infâme que tu es, cavalier des cous et déshonneur des honnêtes gens. » Je considérais que j’allais à la Cour, où personne ne me connaissait, ce qui me consolait le plus, et je projetais d’y faire valoir mon industrie