Page:Quevedo - Don Pablo de Segovie.djvu/13

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gaîté un peu cynique lors même qu’elle était appliquée à des objets sérieux, cette ardeur pour tout entreprendre et pour laisser des monuments de son génie dans tous les genres à la fois, cette adresse à manier l’arme du ridicule, et cet art de faire comparaître les abus de la société au tribunal de l’opinion. Mais Quevedo écrivait sous un gouvernement soupçonneux, et il avait en outre à lutter contre le mauvais goût de son siècle, à l’influence duquel il n’a pas entièrement échappé. Quevedo, en évitant l’enflure et l’exagération, qu’il reprochait avec raison aux disciples de Gongora, n’a pas su se garantir de l’affectation de l’esprit ; peu d’écrivains en ont eu plus que lui, mais aucun n’a tant affecté d’en montrer. Il a porté cet abus de l’esprit plus loin qu’aucun de ses compatriotes, et il pourrait fournir, à lui seul, un immense recueil de concetti, de rébus, de jeux de mots et de calembours. »

Ses œuvres ont été réimprimées plusieurs fois en Espagne et dans les Pays-Bas, au dix-septième siècle. Outre des traductions espagnoles de l’Introduction à la vie dévote, de la Vie de Brutus par Plutarque, de Romulus de Malvezzi, des Sentences de Phocylide, et du Manuel d’Épictète, ce recueil contient un grand nombre d’ouvrages, parmi lesquels on citera : Politica de Dios, la Vie de l’Apôtre Paul, la Vie de Thomas de Villeneuve, Mémorial per el Patronato de sant Iago, Les Visions, le Libro de todas las cosas, le Cuento de Cuentos, et enfin la Historia y vida del gran tacano del Buscon, roman dans lequel les mœurs nationales sont peintes d’une manière très divertissante,