Page:Quicherat - Petit Traité de versification française, 1882.djvu/103

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SA NATURE, SON EMPLOI. -Levers de dix syllabes n’offre pas les mêmes ressources que le vers alexandrin pour les coupes, les suspensions, en général les effets qui tiennent au rhythme ;maisitestsauvédela monotonie par l’inégalité de ses deux hémistiches. Moins majestueuxquele versde douze syllabes, il asur luil’avantaged’un mouvement plus vif et plus pressé dans le passage d’un vers à l’autre, et par là il semble mieux convenir à la poésie familière et légère*. On peut l’employer dans les épîtres, les contes, les ballades,les rondeaux,les élégies, lesépigrammes. les stances, les odes, les chansons, les satires et les sonnets.

Quelques poëmes didactiques, du dix-huitième siècle sont écrits en cette mesure.

Voltaire en a aussi fait usage dans plusieurs comédies.

S 3. VERS DE NEUF SYLLABES.

Le vers de neuf syllabes est peu usité, quoiqu’il ne manque pas d’harmonie.

Il a une césure obligée après la troisième syllabe : Belle Iris, ( malgré votre courroux,

Si jamais vous revenez à vous,

Vous rirez ; et j’engage ma foi

Qu’aussitôt vous reviendrez à moi. CHARLEVAL. On ne se doute guère que Racine ait fait des vers de neuf syllabes. On en trouve cependant quelquesuns dans son Idylle ~nr Paix

De ces lieux l’éctat et les attraits,

Ces fleurs odorantes,

1. Marmontel.