Page:Quicherat - Petit Traité de versification française, 1882.djvu/140

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Ta douleur, Du Perrier, sera donc éternelle, Et les tristes discours

Que te met dans l’esprit l’amitié paternelle

L’augmenteronttoujoure ?

Ce petit vers qui tombe régulièrement après le premier, peint bien l’abattement de la douleur. 5° Du MÉLANGE DES STANCES. Quelquefois le poëte lyrique emploie alternativement diverses stances.

Ainsi nous lisons dans Le Franc de Pompignan

Inspire-moi de saints cantiques, Mon âme, bénis le Seigneur.

Quels concerts assez magnifiques, Quels hymnes lui rendront honneur q L’éclat pompeux de ses ouvrages, Depuis la naissance des âges,

Fait l’étonnement des mortels ; Les feux célestes le couronnent, Et les flammes qui l’environnent Sont ses vêtements éternels.

Ainsi qu’un pavillon tissu d’or et de soie,

Le vaste azur descieux sous sa main se déploie ; Il peuple leurs déserts d’astres étincelants. Les eaux autour de lui demeurent suspendues ; Il foule aux pieds les nues,

Et marche sur les vents.

D’autres fois, à certaines stances on fait succéder,

dans la même pièce, des stances d’un autre système. Ce changement a lieu quand le poëte entre dans un nouvel ordre d’idées, et qu’il juge un autre rhythme plus propre à les exprimer.

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