Page:Quicherat - Petit Traité de versification française, 1882.djvu/88

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La branche en,longs éclats cède au bras qui l’arrache ; Par le fer façonnée, elle allonge la hache.

L’homme, avec son secours, non sans un long effort, Ébranle et fait tomber l’arbre dont elle sort

Et, tandis qu’au fuseau la laine obéissante

Suit une main légère, une main plus pesante

Frappe,à. coups redoublés l’enclume qui gémit. La lime mort l’acier, et l’oreille en frémit.

Ces vers présentent aussi l’harmonie imitative du rhythme, dont nous parlerons bientôt.

~emar~MS. Cette analogie de l’harmonie avec l’idée est un besoin du style, et un mérite des grands écrivains. Il y a peu de goût à choisir une couleur repoussante pour représenter des objets gracieux, ou des tons brillants pour des objets hideux. La Harpe critique avec raison ce vers de’Fontenelle

De la voix.de Daphné que le doux son me touche ! t Un hémistiche aussi dur que doux son me touche, pour exprimer la douceur de la voix » 2. HARMONIE IMITATIVE RÉSULTANT DES HIATUS PERMIS ET DES ASPIRATIONS.

Nous avons vu’ que certaines rencontres effectives de voyelles, certains hiatus .réels, sont permis dans notre versification, comme aussi,l’h aspirée après une voyelle. S’D.estvrai quece conflit de voyelles a dans les cas ordinaires quelque chose de dur, il est également vrai que le poëte peut en tirer des ef !ets d’hart. Ci-dessus, p. 36 et suiv.