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LA JEUNESSE DE QUINCEY



On s’est beaucoup occupé en France de Thomas de Quincey depuis plusieurs années et, sans doute, l’excellente traduction des Confessions d’un mangeur d’opium de M. V. Descreux y a été pour quelque chose.

Dans un article qui fut remarqué, M. Th. de Wyséwa, un critique qui a fourni une riche contribution à l’étude des littératures étrangères, s’insurgeait contre les idées fausses que, d’après lui, nous nous faisions de l’écrivain anglais.

« L’on sait communément en France aujourd’hui, disait-il, que Quincey a été une façon de savant, qu’il a passé la plus grande partie de sa vie à manger de l’opium, et qu’il a aimé, d’un amour romanesque et pur, une jeune fille des rues de Londres. Quincey est, ainsi, célèbre chez nous, si l’on songe que nous ignorons jusqu’aux noms de Charles Lamb, de Walter Savage Landor, de Thomas Beddoes et de la plupart des poètes anglais de ce siècle. Mais il se trouve que l’amour de Quincey pour la phtisique Anne d’Oxford-Street est vraisemblablement une invention, que l’opium a joué dans la vie de Quincey un rôle fort effacé