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DU MANGEUR D’OPIUM

savantage : sa chapelle ne possédait pas d’orgue ni de service musical. Mais pour m’adresser ailleurs, il m’eût fallu demander aussitôt un envoi supplémentaire d’argent. C’était là une démarche en contradiction trop flagrante avec toutes les conditions que j’avais acceptées volontairement pour vivre à Oxford, et je n’osai prendre sur moi de m’y décider.

J’entrai donc à W — collège.

Maintenant l’occasion se présente d’indiquer ce que coûte réellement une éducation à Oxford.

En premier lieu il y a la question du logement. Les prix varient, comme on le supposera sans peine, mais mon cas particulier donnera une idée de ce que sont les deux extrêmes dans un collège donné, prix qui, je crois, ne sont pas les mêmes aujourd’hui, par rapport à la moyenne générale. Le premier logement qu’on me donna était petit et mal éclairé, car il faisait partie d’un vieux bâtiment gothique ; il était compté à quatre guinées par an. Je l’échangeai bientôt contre un autre un peu meilleur, pour lequel je payais six guinées. Finalement le privilège de l’ancienneté me fit obtenir un appartement composé de pièces commodément disposées dans la partie moderne de notre collège, que je payai dix guinées par an. Cet appartement se composait de trois pièces, savoir une chambre à coucher bien aérée, un cabinet, et une salle spacieuse pour recevoir des visites. Cet arrangement est presque général à Oxford, et en somme il peut représenter la moyenne du luxe à ce point de vue, comme la moyenne des frais. L’ameublement et la réparation de ces pièces me coûta environ vingt-cinq guinées, car selon la règle d’Oxford, quand vous prenez un appartement,