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DU MANGEUR D’OPIUM

une exploitation frauduleuse. En conséquence on ne remarque point chez les fils de la noblesse un désir bien vif d’entrer dans cette classe. Ces derniers, s’ils sont les fils aînés de comtes, de pairs qui ont un titre quelque peu supérieur à celui de Vicomtes, ou de gens auxquels la politesse anglaise veut bien accorder un titre, ont dans les deux Universités des privilèges spéciaux qui portent sur le droit à un plus long séjour, sur les grades, etc. Enfin leur rang est établi par une particularité du costume. Ce sont des privilèges qu’on n’a point l’habitude de négliger, bien que cela soit arrivé en même temps, par exemple pour Lord Georges Grenville qui n’entra point au collège de l’aristocratie, à Christ-Church, et ne porta point le costume des nobles. Néanmoins, en général, un fils aîné prend le véritable costume des nobles, mais les fils cadets entrent rarement dans la classe des Gentlemen Commoners. Ils se placent parmi les Commoners ou bien ils prennent une des désignations en usage, celles de scholars, demies, étudiants, junior fellows qui indiquent leur intention de rester dans la tradition du collège auquel ils appartiennent et de participer aux avantages académiques.

En somme, je suis porté à considérer cet ordre des Gentlemen Commoners comme une perpétuelle tentation offerte par l’autorité aux habitudes dépensières, et comme une très inconvenante proclamation de l’honneur rendu à l’aristocratie de l’argent. Je sais que bien des gens l’envisagent de la même manière que moi et regrettent profondément qu’on ait pu autoriser une telle répartition des rangs, qui est une tache sur le caractère en général simple et viril des lois académiques de-