Page:Quinet - Œuvres complètes, Tome VIII, 1858.djvu/238

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Rien qu’un instant.



Mob.

Impossible ! Ma santé en souffrirait.



Mob, seule.

Ah ! Ah ! Mob, si ton rire fou te prend, te voilà perdue, ma chère, ma favorite, ma mignonne, l’os de mes os. Quelle fadeur que tous ces beaux esprits immortels ! Le conçoit-on ? Et pourtant, sans eux, quelle contenance prendre ? Quel vide ! Quel ennui ! Quelle sécheresse ! Quel froid tête-à-tête, avec qui, je vous le demande ? Répondez. - Avec moins que rien, avec soi-même... puisque tu n’en peux rien faire de mieux, qu’au moins ils te divertissent. Les larmes en viennent aux yeux... les larmes, ai-je dit ? Dieu merci, c’est déjà trop de n’en avoir rien que la place.



Cà, la comédie est jouée. à présent, la tragédie.

L’heure avance ; quelle tâche jusqu’à demain ! Un empire est debout ; il faut qu’avant le jour sa tête soit à bas, que ses membres soient jetés à mon gré, un bras dans l’orient, un autre dans l’occident, son cœur dans la mer. Partez donc, il est temps, bel ange. Déployez vos grandes ailes noires sous votre manteau. Prenez vos habits de cour, vos souliers de soie, votre robe traînante ; votre chiffre brodé sur votre écharpe vous sera fort utile. Votre blason aussi vous est indispensable. Il