Page:Quinet - Œuvres complètes, Tome VIII, 1858.djvu/250

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un monde de songes. Eh bien, pour mieux te faire fête, vois donc de plus près mon bonheur ; sois-en jaloux à en mourir encore. Pleurs, désespoir délirant, désirs, délices envenimées, angoisses palpitantes, doutes, remords noyés dans une larme, adultère de la terre et du ciel, que la vie, que la mort, que tout t’entraîne avec elle, avec moi, dans ma joie de damné !



Rachel.

Que dis-tu ? Mes genoux tremblent. Je n’en puis plus. Ouvre la fenêtre, que je respire.



Ahasvérus.

Christ ! C’est toi qui l’as voulu.



Rachel.

Je suis à tes pieds ; j’embrasse tes genoux. Aie donc pitié de moi.



Ahasvérus.

Et lui, a-t-il pitié ?



Rachel.

Christ ! Christ ! à mon secours !



Ahasvérus.

N’appelle pas le Christ. Tout son sang coulerait jusqu’à terre, que jamais mes lèvres ne quitteraient plus tes lèvres.



Chœur de Fées.

 
Dis, Sodome ou Gomorrhe,
Où trouverai-je encore,
Au val, avant ce soir,
Du bitume assez noir,
De la suie et du soufre,