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VAC

la langue escuara n’a aucun point de connexion avec la nôtre, ni même avec aucune de celles que l’on connaît. Scaliger disait plaisamment des Basques : On prétend qu’ils s’entendent, mais je n’en crois rien.

Il est sorcier comme une vache.

Il ne sait rien prévoir ni deviner. C’est comme si l’on disait : On ne peut pas faire plus de fond sur ses prédictions qu’on n’en fesait sur l’inspection des entrailles d’une vache immolée.

Manger de la vache enragée.

Feydel explique ainsi cette locution : «  Enragé est un ancien adjectif dont la signification était bien différente de celle de l’adjectif actuel. Cet ancien mot signifiait positivement retenu dans un fossé. Quand un bœuf, ou une vache, est retenu ainsi par une chute qui lui a démis l’épaule ou la hanche, le laboureur, pour ne pas perdre tout le prix de l’animal, mande le boucher qui fait son métier sur le champ, et la marchandise est débitée à bas prix, en pleine campagne. Ainsi le dicton signifie à la lettre, manger de très mauvaise viande, et encore n’en manger que par cas fortuit. »

Il y a une meilleure explication que voici : Dans tous les temps, l’usage et le débit de la chair des animaux domestiques atteints d’épizootie, ou mordus par un chien enragé, ont été prohibés par les lois de police qui ordonnaient autrefois de jeter ces animaux dans une fosse, comme on le voit dans les instructions données sur ce sujet, en 751, par le pape Zacharie à saint Boniface. Mais il y a toujours eu de pauvres gens qui, pressés par la faim, et sur la foi du proverbe morte la bête, mort le venin, n’ont pas craint d’éluder les ordonnances, en se nourrissant de la viande défendue, en mangeant de la vache enragée. Et cette expression, dans quelque sens qu’on la prenne, a été employée très naturellement pour peindre l’état de besoin, de privation et de misère.

La vache a bon pied.

Cela se dit par corruption de la vache a bon pis, quand on plaide contre quelqu’un qui a de quoi payer les frais.