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à Marie, sœur du ressuscité, elle échut, dans la suite des temps, à un patriarche de Constantinople, puis à des chevaliers de l’empereur qui l’apportèrent dans une église de Frésingue, où Nitkère, évêque de cette ville, la reçut. Celui-ci en fit présent à Henri Ier, roi de France, ou à Henri III, roi de Germanie, époux de la fille d’Agnès, comtesse d’Anjou et fondatrice de Vendôme ; car la certitude historique est malheureusement en souffrance sur ce point. Mais cela ne tire point à conséquence. On sait positivement que, des mains du roi de France, où de celles de l’épouse du roi de Germanie, la sainte larme passa à l’abbaye de Vendôme où elle fut déposée sur l’autel en signe de donation. Le reliquaire où on la conservait se composait de trois pièces, savoir : la petite ampoule, qui était bleue comme le ciel où l’ange l’avait sans doute prise, un vaisseau de verre transparent qui enveloppait cette ampoule, et un coffret qui contenait le tout. Si l’on désire de plus amples détails, on peut consulter une lettre de trente-huit pages dans le tome ii des Œuvres posthumes du savant Mabillon, qui a pris la défense de la sainte larme contre Thiers, auteur du Traité des superstitions, qui avait osé publier une dissertation dans laquelle il cherchait à prouver la fausseté de cette relique.

ventre.Ventre affamé n’a point d’oreilles.

On a prétendu que ce proverbe fut inventé par un favori de Titus à propos d’une Juive, nommée Marie, qui, pendant le siége de Jérusalem par cet empereur, avait été poussée par la famine à se nourrir de la chair de son propre fils ; mais ce proverbe était connu longtemps avant cette horrible action. Caton, haranguant le peuple dans un temps de disette, avait dit : Arduum est, Quirites, ad ventrem auribus carentem verba facere ; il est difficile, citoyens, de se faire entendre du ventre qui n’a point d’oreilles.

Ventre saint-gris.

C’est à tort que le prétendu Vigneul-Marville[1] affirme que

  1. Nom supposé sous lequel le chartreux Noël d’Argonne a publié des mélanges assez curieux.