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aristocratique. La conséquence qui en dérive, est que lorsque toutes trois commencent à opérer ensemble, il s’établit une inégalité absurde, produite par l’effet de la première sur les deux autres. Chaque municipalité contient quatre lieues carrées, et est estimée contenir l’une dans l’autre 4,000 habitans, ou 680 votans dans les assemblées primaires, lesquelles varient en nombre selon la population de la municipalité, et envoient au canton un député par 200 votans. Neuf municipalités font un canton.

Maintenant, prenons une municipalité dans laquelle il y ait une ville avec un port de commerce, ou une grande ville manufacturière : supposons que la population de cette municipalité soit de 12,700 habitans, ou 2,193 votans, formant trois assemblées primaires, et envoyant dix députés au canton.

Opposons à cette seule munipalité, deux autres, prises parmi les huit qui restent dans le même canton. Nous pouvons supposer que celles-ci aient leur population de 4,000 habitans et de 680 votans chacune, ou pour les deux, 8,000 habitans et 1,360 votans ; elles ne formeront que deux assemblées primaires, et elles n’enverront que six députés au canton.

Lorsque l’assemblée du canton viendra à voter sur la base du territoire, qui est le principe premièrement admis dans cette assemblée, la seule municipalité qui n’a que la moitié du territoire des deux autres, aura dix voix contre six, dans l’élection de trois deputés à rassemblée du département, et cela, d’après la base expresse de la représentation territoriale !