Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/64

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cision presque littérale, les mots et même la forme d’action de grâces, que l’on trouve dans ces vieaux statuts déclaratoires.

Les deux Chambres, dans l’acte du roi Guillaume, n’ont pas remercié Dieu de ce qu’il leur avait fourni une si belle occasion de faire valoir le droit de choisir ceux qui nous gouvernent, et encore moins de procéder à une élection, le seul titre légal à la couronne. Elles ont regardé, au contraire, comme un effet de la Providence, d’avoir échappé, même à la seule apparence d’une chose semblable ; elles ont jeté un voile politique et adroitement tissu sur toutes les circonstances qui pouvaient affaiblir les droits qu’elles avaient en vue de perpétuer dans un meilleur ordre de succession, ou qui auraient pu servir d’un exemple pour s’écarter par la suite d’un plan qu’elles venaient de fixer à jamais. En conséquence, les deux Chambres, ne voulant relâcher aucun des ressorts de notre monarchie, voulant, au contraire, prescrire une conformité bien stricte aux usages pratiqués par nos ancêtres, ainsi qu’on le voit dans les statuts déclaratoires de la reine Marie et de la reine Elisabeth, reconnaissent dans la clause qui suit. : « Que leurs majestés sont revêtues de toutes les prérogatives légales de la couronne ; qu’en elles, elles sont pleinement, à bon droit, et entièrement accordées, incorporées, unies et annexées. » Dans la clause qui suit celle-ci, pour prévenir toute demande qui pourrait émaner d’anciens prétendus titres à la couronne, il est déclaré (ayant aussi le soin de conserver le même style, la même politique traditionnelle,