Page:Régnier - Escales en Méditerranée.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ques d’or me regardait du fond des siècles, de tout l’éclat incandescent de son métal solaire.

N’allez pas, par trente-cinq degrés de chaleur, vous asseoir au théâtre de Dionysos dans le beau siège sculpté aux accoudoirs de marbre, vous risqueriez une insolation…




La houle est forte quand nous doublons le cap Sunium dont les blanches colonnes instables semblent participer au roulis. Vers le soir, la mer s’est calmée et nous sommes descendus à terre, dans un petit port dont j’ai oublié le nom. Le jour finissait. Dans un café, sur le quai, des gens prenaient le frais, car la chaleur était tombée et l’air s’était délicieusement allégé. Nous avons atteint une longue grève. Le sable, parsemé d’une infinité de petites coquilles, craquait sous nos pas. Le ciel se dédorait lentement et une couleur d’hyacinthe l’envahissait. Bientôt, au crépuscule, nous ne fûmes plus que nos ombres. C’est l’heure où les dieux devaient apparaître aux mortels.




Entre la côte de l’Attique et l’Eubée, le